Eclaircissage Manuel
Au mois de juin, les fruitiers se couvrent de fruits qui ne demandent qu’à mûrir. Pourtant, il se peut que vous deviez en sacrifier une partie pour pouvoir bénéficier d’une belle récolte cet été ou cet automne. Cela s’appelle l’éclaircissage.
En quoi consiste l’éclaircissage ?
L’éclaircissage est une opération qui se pratique sur certains arbres fruitiers, généralement au cours du mois de juin. Cela consiste à supprimer un certain nombre de fruits présents sur l’arbre lorsqu’ils sont encore de petite taille.
Mais pourquoi limiter le nombre de fruits ?
L’éclaircissage se pratique généralement sur les arbres dont la charge en fruits est jugée excessive. Il se crée alors une compétition naturelle entre les fruits qui se développent, l’arbre ne pouvant pas toujours subvenir aux besoins de tous. De ce fait, certains fruits vont tomber d’eux-mêmes. Mais cette chute naturelle (chute physiologique) n’est pas toujours suffisante. Il faut alors lui prêter main-forte.
D’autres raisons poussent les propriétaires de fruitiers à éclaircir leurs arbres :
– obtenir des fruits plus volumineux, grâce à l’espace rendu vacant ;
– limiter le développement des maladies en aérant les bouquets de fruits ;
– limiter le risque de branches cassées, en allégeant le poids supporté ;
– réduire le phénomène d’alternance de certaines variétés, en limitant le nombre de fruits les années de forte production.
L’alternance : certaines espèces ou certaines variétés produisent beaucoup de fruits une première année, ce qui se traduit par l’absence de récolte ou une récolte très allégée l’année suivante, l’arbre s’étant épuisé. Certains pruniers ou bien encore les abricotiers sont sujets à l’alternance.
Quand pratiquer l’éclaircissage ?
Pour être efficace, l’éclaircissage se pratique en deux temps. La première intervention qui permet notamment de réduire le phénomène d’alternance doit-être réalisée assez tôt, lorsque les fruits atteignent une taille comprise entre 10 et 15 mm. La chute naturelle des fruits se termine, le jardinier peut donc intervenir pour la compléter. Supprimez en premier lieu les fruits abîmés, trop chétifs ou trop serrés. Une deuxième intervention peut être alors faite au stade de 20 ou 30 mm, cette dernière favorisant le grossissement des fruits.
Comment procéder ?
L’éclaircissage se pratique à l’aide d’un sécateur ou d’une épinette, en sectionnant le pédoncule.
-Le poirier :
L’éclaircissage se pratique sur certaines variétés très prolifiques (Louise-bonne d’Avranches ou Duchesse d’Angoulême). Après avoir éliminé tous les mauvais fruits (trop petits ou abîmés), laissez une ou deux poires sur chaque bouquet. Si la mise à fruit vous semble excessive, réduisez les bouquets à 1 fruit chacun. Notez que c’est également à cette période que se pratique l’ensachage ; dans ce cas, ne gardez qu’un seul fruit, le plus beau et situé à la périphérie du bouquet, que vous protègerez des insectes et des intempéries en l’entourant d’un sachet de papier kraft.
– Le pommier :
Certaines variétés très fertiles (Delbard, Jubilée) ou dont le pédoncule est très court (Court-Pendu gris) demandent à être éclaircies. Ne conservez qu’un ou deux fruits par bouquet. Si vous en conservez deux, choisissez de préférence deux pommes suffisamment écartées l’une de l’autre et si vous n’en conservez qu’une seule, ce sera la plus belle et la plus proche du milieu. Comptez 10 pommes par mètre de branche. Éliminez les plus petites, celles qui pointent vers le centre de l’arbre, celles qui sont un peu abîmées, malades ou celles attaquées par le carpocapse pour avoir les fruits les plus sains possibles.
-Cognassier, pêcher et abricotier : Supprimer la plupart des fruits pour n’en conserver que 8 à 15 au maximum par branche charpentière.
-Prunier, cerisier : L’éclaircissage n’est pas utile sur ces espèces fruitières