Puceron Lanigère
Description
Le puceron lanigère du pommier est une espèce d’insectes hémiptères de la famille des Aphididé, aptère, originaire d’Amérique. Sa cible principale est le pommier. Les adultes sont de couleur marron et mesurent environ 2 mm de long. Ils sont recouverts d’un abondant amas cotonneux blanc.
Nuisance
Les pucerons lanigères s’attaquent aux parties ligneuses de l’arbre, aux fleurs et aux jeunes pousses pour y extraire la sève. A la suite de leurs piqures et de l’injection d’une salive toxique, les feuilles se crispent et s’enroulent. Les rameaux se couvrent de boursouflures et de chancres pouvant atteindre la grosseur d’une noix et empêchant la bonne circulation de la sève. La pruinosité abondante peut tacher les fruits. Cet insecte forme sur les jeunes rameaux, les branches, le tronc et parfois les racines, des colonies importantes. Il hiverne sous forme de femelle larvaire ou adulte, en groupe, le plus souvent dans des fentes de l’écorce des pommiers. Il redevient actif vers la fin mars et continue son développement au-dessus de 7°C.
Les femelles n’ont pas besoin d’être fécondées, ne déposent pas d’œufs, mais donnent naissance à plus d’une centaine de jeunes larves. Huit à douze générations de femelles se succèdent de mai (période ou les pucerons se couvrent de leur « laine ») jusqu’à la fin de l’été. Aussi, vers le mois de juillet, des individus ailés apparaissent et la colonie, devenue très importante, se disperse sur les pommiers des alentours. Le puceron lanigère se nourrit de sève, il la prélève sur les parties ligneuses ou les pousses tendres, mais jamais sur les feuilles. Les fortes attaques occasionnent des plaies qui peuvent être infectés par des champignons comme le chancre du pommier. Ils peuvent causer d’importantes déformations ainsi qu’un affaiblissement général de l’arbre. Les arbres atteints peuvent mourir s’ils ne sont pas traités.
Traitement
La première mesure à prendre pour lutter contre le puceron lanigère consiste à ne pas acheter les variétés de pommiers très sensibles. Nous pouvons citer le pommier “reine des reinettes”, “reinette du canada”, “belle de Boskoop”.
II est difficile d’éradiquer le puceron lanigère car sa protection “laineuse” le protège de certaines attaques chimiques. Le traitement est possible par rapide carbonisation au chalumeau pour de petites infections ou par passage d’alcool à brûler et savon noir dilués dans de l’eau, au pinceau ou à l’aide d’une petite brosse, sur les colonies. Veiller à brûler les parties taillées atteintes.
Quand l’attaque est de faible ampleur, un passage de brosse à dent ou de jet d’eau à forte pression directement sur les zones atteintes permet de déloger les pucerons facilement.
En Novembre, dès la chute des feuilles, utilisez une huile minérale à base de paraffine également appelée huile blanche. Elle recouvre les formes hivernantes des parasites (œufs, larves, adultes) et obstrue leurs canaux respiratoires, empêchant ainsi les échanges gazeux et provoquant la mort par asphyxie. Il faut pulvériser le produit dilue avec de l’eau sur l’ensemble de l’arbre, en insistant dans les anfractuosités de l’écorce. On la trouve en jardinerie, on peut citer la marque Solabiol qui distribue un produit sous le nom de “Traitement d’hiver”, a utiliser à la dose de 25 ml pour 1 litre d’eau. Il est possible de renouveler cette opération 2 à 3 fois pendant l’hiver si la météo le permet.
Au printemps, lors du débourrement des bourgeons, traitez avec cette huile blanche ou avec une huile de colza contenant du pyrèthre, insecticide naturel. Attention, ce produit est dangereux pour les abeilles, utilisez le sur des zones localisées hors période de floraison.
Plus tard pendant l’année, quand le feuillage est installé et qu’il est difficile d’observer les colonies de pucerons lanigères, nous pulvérisons un mélange de savon noir, d’alcool à brûler et d’eau. Voici la composition de ce cocktail : Pour 10 litres d’eau, ajoutez 1,5 litre d’alcool à brûler et 100 millilitres de savon noir. Pulvérisez sur les branches intérieures en insistant sur les colonies de pucerons. L’alcool à brûler dilué n’a aucun effet sur les feuilles. Ici aussi pas de remède miracle, il faut surveiller l’efficacité du traitement et renouveler si nécessaire. Pour s’éviter toutes ces corvées de traitement et garder des arbres sains produisant de beaux fruits, nous pouvons nous aider des insectes auxiliaires comme la coccinelle et les syrphes ainsi que l’installation de nid à mésange qu’il faut favoriser dans nos jardins. Arrêtons les pesticides et semons des fleurs en mélange aux pieds des arbres pour sauvegarder la micro faune utile pour le jardin.